jeudi 16 juillet 2015

Non je n'ai pas disparu ! #3

Je crois bien que la suite de mes nouvelles doit parler de mon projet de fabrication et vente de pâtisseries... Bon ben allons-y !
Certains le savent déjà, mon idée fixe depuis ma candidature aux écoles pour le CAP, c'est de vendre mes pâtisseries, artisanales et de qualité, au marché aux puces de Saint-Ouen.
Cet objectif n'a pas trop varié, depuis l'obtention du CAP. Je me suis posé des questions, sur la possibilité de travailler moins à l'institut, de me lancer complètement... J'ai trouvé des réponses, au fur et à mesure. Pour le moment je ne veux pas quitter mon travail, ni même diminuer mon temps de travail. 80% c'est pas mal, j'ai peur qu'à 60% je travaille moins bien, je n'arrive plus à avancer suffisamment les projets. 
En plus, je sens que ce ne serait pas du tout bien accueilli, ce qui joue un peu quand même.
Et puis me mettre à mon compte complètement ça me fait peur. J'ai peur d'être de nouveau malade notamment, et de me retrouver bien dans la m****. Je sais que ça fait partie des hasards de la vie, qu'il ne faut pas tout baser là-dessus, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je n'y pense pas tout le temps, loin de là, à la maladie, surtout pendant les contrôles annuels de routine. Mais aussi quand je m'imagine à mon compte... 

En revanche, je suis un peu à mon compte : je suis auto-entrepreneur, j'ai une carte de marchand ambulant, en règle et tout et tout, pour pouvoir vendre aux puces. J'ai aussi suivi la formation obligatoire à la chambre des métiers de Bobigny, j'ai ouvert un compte dédié à mon activité de pâtissière, j'ai trouvé un labo à louer pour produire... Tout est bien cadré !
Ah oui mais non, j'oubliais : la vente ambulante alimentaire est interdite dans les Puces !! Techniquement c'est un peu différent : le marché aux Puces est constitué de plusieurs marchés privés, avec chacun une direction et un règlement qui lui sont propres. Et la mairie gère les rues, via un placier qui attribue des emplacements. Mais tous les marchés que j'ai contactés et la mairie m'ont dit que mon projet ne pouvait pas se faire comme je le voulais, car risque de préjudice pour les restaurateurs et brasseries installés.
Depuis le mois de janvier, je suis rejointe dans mon projet par Florence, qui n'est pas pâtissière mais comédienne et chanteuse. Je crois qu'elle avait envie de participer à mon projet et de lui apporter sa personnalité. Et pour moi ça a tout changé, de ne plus être toute seule. Nous nous complétons, et nous nous rassurons l'une l'autre dans les moments de doute. Grâce à elle le projet, pour lequel nous n'avons toujours pas d'autorisation (mais qui a dit que nous n'étions pas têtues ?) a beaucoup avancé. Une de ses amies, graphiste, nous a concocté un logo et un flyer, un autre ami a dessiné la customisation de la carriole que j'ai achetée sur le bon coin, et un 3ème ami a customisé la carriole (ce qui était un gros boulot, soit dit en passant). Florence l'a peinte, un 4ème pote a écrit notre nom dessus. Nous sommes Les puces au crime !

C'est nous !
Là c'est la trêve des vacances, pas facile de rencontrer les gens, de faire avancer les choses, mais nous reprendrons dès fin août nos contacts. La directrice d'un des marchés nous a dit que nous pourrions intervenir lors d'événements... J'espère que ce sera le cas le 18 septembre lors de la fête des puces, par exemple.
En tout cas, ce qui est très clair pour nous, c'est que nous étions assez naïves et pensions qu'il serait plus facile que ça de se faire une petite place. Certains puciers sont très ouverts et sympas, d'autres sont tout renfrognés et ont peur que nous leur enlevions quelque chose. Et les restaurateurs ! Ils craignent eux aussi notre concurrence, pourtant nous faisons exprès de ne faire que de la pâtisserie, pas de boisson, pas de salé, et seulement à emporter. Nous pourrions compléter leur offre, mais cela leur fait peur et ils peuvent être bien agressifs. Ils disent que nous n'avons pas de charges, pourtant nous payons des charges sociales (certes, pas de loyer) et sommes prêtes à payer également une redevance pour une place. Ils mettent aussi de côté que notre chiffre d'affaires est bien loin du leur !
Enfin, nous ne baissons pas les bras, malgré quelques coups de mou de temps en temps, et espérons bien être dans les puces à la rentrée, avec ou sans notre carriole mais avec nos pâtisseries !

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